Solitude - Les Aveugles
Ce qui m'a le plus marquée dans « Les Aveugles » de Maeterlinck est que j'ai eu l'impression d'être seule. Plus rien autour n'importait.
Au début, se concentrer sur la pièce est quelque chose qui m'a été assez difficile, car déroutée par la mise en scène : des visages éclairés.
Étrange pour du théâtre n'est-il pas ?
Après se pose la question de
« Qui parle ? »
Il faut localiser le visage qui s'exprime. Et enfin, je me suis rendue compte que les visages des trois religieuses étaient les mêmes.
Malaise.
En fait, ce sont des hologrammes ?
De personnes réelles ou créés par ordinateur ?
Effectivement, leurs lèvres bougent bizarrement,
et ça doit faire mal aux yeux de les bouger comme ça !
Réflexion.
Il n'y a pas d'acteurs ? Mais les voix se superposent !
…
Il n'y a que les spectateurs.
À ce stade, j'étais déjà bien concentrée sur la pièce, ça ne devait faire qu'un quart d'heure -mais la notion du temps est vite oubliée dans une pièce aussi déroutante- :
les autres spectateurs n'étaient déjà plus présents dans mon esprit.
On se focalise tellement sur le jeu sonore, et l'étrange particularité visuelle,
qu'on en oublie le monde qui nous entoure.
On en découvre un nouveau qui ne nous est en rien familier.
Un monde de son.
Un monde obscur.
Un monde où l'on oublie ce qu'est le temps
car on est comme aveugles,
perdus dans un univers inconnu.
Cette pièce nous absorbe.
Hypnotisée, subjuguée, je n'oublierai jamais cette représentation exceptionnelle, que j'ai littéralement adorée.
Megan