Imitation - Jean Joubert
Les corbeaux
Réveille toi !
Ils entendent notre appel,
songe à une pluie de feuilles mortes,
pour t'évader de cette entorse.
Les arbres tombent sur les ponts,
les corbeaux s'embarquent,
à l’intérieur d'une impasse oblongue.
Suis les !
Tu verras bien,
si ta crainte se nomme Légitime,
sinon, je t'en prie, divague à l'horizon,
pleures moi ton nom,
dans un bassin de fantasme.
Ils passent par la petite porte,
tu voudrais les appeler,
leur demander magie,
et tu les sais taciturnes.
Mais tu cours !
Tes pas sont illisibles,
comme une trace sur un pavé
que l'on brûle
en clamant la colère
du petit homme.
Tu as peur.
De leurs ailes sourdes,
ils battent un écho enchanteur,
à une tranché bleue et noire.
Ces bêtes abordent la folie,
tu le sais,
ils ont peur de toi,
tu émanes le chaos
dans ce champ d'air pur.
Du bec croisé,
tu démêles les vagues du temps,
puis ils t'embrassent,
avec une allégresse infinie,
touchante,
apaisante,
qui t'inspire le silence,
le silence juste,
c'est la fin du tunnel,
et les sourires te sont lancés,
comme des flèches de feu.